| Iridan
Messages : 286 Humeur : Pas mauvaise | |
| Sujet: Re: Vos écrits Mar 13 Mar - 6:42 | |
| Bon allez, parce qu'il faut bien que quelqu'un se lance, je viens vous montrer de quoi je suis capable en écriture. Je mets la chose sous spoiler pour éviter de vous faire peur tout de suite. C'est assez long (20 pages word) donc à lire quand vous avez le temps et n'hésitez surtout pas à critiquer, j'en ai besoin pour m'améliorer. Ce n'est que le premier jet, je dois encore peaufiner la chose ;) - Spoiler:
Quand tu auras perdu ton chemin Dans les ténèbres sans fin, Fais tomber la perle salée. La voie du palais sombre s’ouvrira Et ton but te sera révélé Par la reine sans roi.
Dans la nuit sans fin, un chevalier s’approche du trône. Sa longue cape rouge flotte dans le vent accompagnant ses longs cheveux noirs sans faire le moindre bruit. Son armure de d’argent sombre ne reflète rien et l’épée ceinte ne cliquette même pas. Il aurait pu être un ectoplasme si seulement il était mort mais il était bel et bien vivant, c’était le champion du palais des noctars. Peuple peu connu, seul quelques légendes en parlaient mais il fallait être bien informé pour les connaitre. S’agenouillant devant le siège royal vide, il baissa la tête et attendit ainsi. Après un certain temps d’attente, une voix féminine retentit dans le silence ambiant. -Relève toi noble champion, cesse cette cérémonie grotesque et délivre moi ton message. Tout en se relevant, le champion, regarda sa souveraine. Comme d’habitude, elle était très belle. Elle portait une longue robe blanche de linuum soyeux, ses longs cheveux noirs comme les ténèbres les plus profondes étaient attachés en arrière laissant juste une mèche retomber devant son visage. Au simple regard, n’importe qui pouvait voir qu’il émanait une lumière de sa peau blanche qui n’a jamais vu le soleil. -Selon notre sage, le moment est venu. -Parfait, lance l’opération et ne te révèle pas. Pas avant de me revoir Ayant prononcé cette phrase, la reine se retourna et avança sans le moindre bruit avant d’arrêter sa démarche et de jeter un dernier regard à son champion. -Et si jamais il devait advenir qu’on ne se revoie plus jamais, continue, laisse les aller au bout, alors là tu pourras te révéler mais pas avant. -Il en sera fait selon votre désir. -Parfait, commençons maintenant. Elle reprit alors sa marche tout en se souriant à elle-même. Ce soir là, l’auberge était remplie, il y avait tellement de monde qui arrivait que le patron de l’établissement avait du en renvoyer certains sur la route avant d’afficher le panneau « fermé » pour avoir la paix. Il faut dire que la nuit était quelque peu frisquette. Autant il avait fait chaud de la journée, autant la soirée s’annonçait très froide, voire glaciale. Les marchands itinérants et autres artistes ou aventuriers prévoyants étaient arrivés en fin d’après-midi alors que la température extérieure avait tout doucement commencé à baisser. Alors que le tenancier des lieux sonnait l’heure du repas, le vent se mit à souffler plus fort au dehors comme en réponse au doux tintement réveillant l’estomac des personnes affamées. Tandis que tout le monde se précipitait vers la salle à manger, une jeune fille blonde restait assise sur un rebord de fenêtre à regarder dehors. Les jambes battant dans le vide et une main posée sur son oreille droite par-dessous ses cheveux courts, elle regardait les feuilles des arbres remuer au rythme du vent. Elle était restée là depuis son arrivée, cela faisait maintenant plus de deux heures et personne n’avait osé la déranger. Il émanait d’elle une sorte d’aura impressionnante qui faisait que personne ne l’approcha…Personne avant que le patron n’arrive. -Dis m’a p’tite, si tu veux avoir que’que chose dans l’coco va falloir te mettre à table avant qu’il n’y ait plus rien. -Oh, ne vous en faites pas pour moi, j’ai mangé il n’y a pas longtemps. Là j’attends quelqu’un. -Quelqu’un ? Maintenant ? J’ai fermé tu sais, plus personne ne viendra. Allez, va r’joindre tes parents. -Je suis toute seule ici mais ne vous en faites pas pour moi, je saurai me débrouiller. Se forçant à voir l’évidence que cette fille ne bougerait pas, l’aubergiste retourna s’occuper des cuisines et de la salle comble. Il ne fallut pas plus de dix minutes avant qu’une bagarre n’éclate dans le réfectoire. Les gens montèrent sur les tables, se lancèrent des cuisses de poulet, des pommes de terre et toutes les autres choses tombant sous leurs mains imprécises. Entendant le bruit causé par les invités, la fille alla à sont tour voir le banquet, qui désormais ne ressemblait plus vraiment à un banquet, attrapa la première assiette venue et se servit comme si rien autour d’elle ne pouvait la déranger. Quand elle s’installa, tout le monde s’arrêta et la regarda, comme si c’était la fille de chaque personne présente. Quand elle eut fini de manger, elle regarda chaque personne présente droit dans les yeux. -La nourriture c’est sacré, imaginez seulement le temps que notre aubergiste va prendre à nettoyer le bordel que vous avez foutu ici et ce que ça lui a pris à lui et ses cuisiniers pour vous préparer tout ça. Le prochain qui voudra se battre aura à faire à moi et je vous promets que ce ne sera pas joli quand j’en aurai fini.
Quand elle eut fini sa mise en garde, elle reparti s’installer devant la fenêtre comme une petite enfant attendant de voir arriver ses parents. Alors que la nuit était fort avancée, la jeune fille n’avait toujours pas bougé d’un cil. Elle était toujours là, à regarder dehors, attendant, espérant voir arriver ceux qu’elle attendait et pour qui elle avait pris la route parsemée de danger pour quelqu’un d’allure aussi fragile. Le patron des lieux arriva alors et lui offrit une tasse de chocolat chaud. -Tiens, ça t’réchauff’ra…et merci pour ce qu’t’as fait tout à l’heure, je ne sais pas ce que j’aurais fait. -Merci, mais ne vous en faites pas, je n’aime pas le gaspillage et ces lourdingues sont maintenant prévenus. Le tenancier regarda alors à son tour par la fenêtre. -Toujours personne en vue ? -Non, je commence à penser qu’il leur est peut-être arrivé quelque chose en chemin. D’après une grande amie je devais les rencontrer ici. -T’inquiète, si quelqu’un arrive je t’préviendrai. Tu peux aller te r’poser. Dit-il avec un sourire presque paternel. -Très bien, merci de votre gentillesse. Je pense que je vais aller dans ma chambre et dormir un peu. Sur ces paroles, la petite fille monta les escaliers non sans regarder à chaque fenêtre qu’elle dépassait pour voir si les personnes qu’elle attendait arrivaient mais rien, juste le noir de la nuit éclairé par la pâle lumière de la lune et quelques étoiles.
Deux jours plus tard, la jeune fille était toujours accoudée à la fenêtre de l’auberge. Elle passait toutes ses journées là, à attendre quelqu’un. Alors qu’elle était encore là à attendre devant cette vitre, Marc, le tenancier de l’établissement, alla la voir. -Salut ma p’tite. Ils ne sont toujours pas arrivés ? -Bonjour, non toujours pas. Dit-elle en soupirant et en gardant son regard à l’extérieur. -Tu d’vrais trouver un truc pour t’occuper. Si tu veux, j’peux même te laisser travailler ici à l’accueil, comme ça quand ils arriveront tu l’sauras immédiatement. La jeune fille regarda alors le gros bonhomme se tenant près d’elle. -Moui, c’est une idée…D’accord, j’accepte. -Bien, j’t’accompagne à la réception ou tu préfères y aller seule ? -Je me débrouillerai. Merci à vous. Dit-elle en souriant pour la première fois depuis qu’elle était là. Quand elle se leva de l’appui de fenêtre où elle s’asseyait tout le temps, le patron put remarquer qu’elle paraissait plus grande, plus fine, plus adulte qu’il y a deux jours quand elle avait mis de l’ordre dans le réfectoire. Haussant les épaules se disant que ça devait être son imagination, il alla faire le tour des chambres et les rangea une par une.
Plus tard dans la journée, alors que Marc descendit les escaliers, il entendit du bruit à la réception. Craignant le pire pour sa protégée, il fonça voir ce qu’il s’y passait. A sa grande surprise, la jeune fille avait disparu alors qu’un groupe de bandits dévalisait les recettes du jour. Quand ils virent le patron arriver, ils lui foncèrent dessus et l’attachèrent avec les autres personnes présentes dans le réfectoire. Désespéré, il chercha sa protégée partout mais ne la trouva pas. Il se tint alors calme, craignant que les malfrats ne les tue tous, comme ils l’avaient sûrement fait pour cette fillette qu’il avait appris à aimer comme une fille. Tandis qu’il réfléchissait à un plan sans danger, il entendit la voix de la jeune fille de l’autre coté, parmi celles des brigands. Là il comprit, ceux qu’elle attendait était ces brigands, sa position devant la fenêtre, c’était le signal pour leur dire de ne pas attaquer tout de suite, l’acceptation de la proposition, elle n’y avait pas réfléchit beaucoup avant d’accepter. Tout était prévu depuis son arrivée. De l’autre coté, La jeune fille se tenait sur le comptoir, debout les mains sur les hanches regardant chacun des bandits. Un par un, droit dans les yeux et sans jamais flancher. Puis elle prit la parole. -C’est qui le chef ici ? Entendant le ton autoritaire de la gamine, les bandits se mirent à rire. Espérait-elle vraiment s’attaquer à eux ? Ils étaient dix et elle, elle était seule. Même si elle décidait de passer à l’attaque elle ne tiendrait même pas deux secondes. Surtout contre le patron. Dans les rires, un homme plus costaud que les autres s’avança et la regarda droit dans les yeux. -C’est moi et si tu veux survivre, dégage de là. -Essaye de me faire bouger si tu en es capable gros lourdaud. -Très bien, tu l’auras voulu sale gamine prétentieuse. Il fonça alors sur sa victime et se retrouva à terre la seconde d’après sans savoir ce qui lui était arrivé. Les autres, sous le choc la regardaient, la peur se lisait sur leurs visages mais le boss se releva et repartit à la charge, épée au poing. Il donna un coup de haut en bas pour couper la fille en deux mais elle attrapa la lame à une main. Sa main n’était pas normale, elle était entourée d’écailles et ses ongles avaient cédé la place à de longues griffes pointues. Elle serra sa main autour de la lame et fini par la briser. Il n’en restait rien que la garde. Un sourire machiavélique déchira son visage angélique pour la transformer en démon. Elle n’avait plus rien d’une petite fille inoffensive. Elle était devenue un démon, un démon de la pire espèce. Dans un geste fulgurant, elle transperça son imposant adversaire et l’envoya dehors après avoir ouvert la porte par la pensée. Ils n’étaient plus que neuf maintenant, neuf effrayés et paralysés par la peur. Leurs armes restaient dans leur main juste par contraction des muscles mais ils ne pouvaient plus bouger. Ils étaient comme des statues vivantes devant ce monstre de colère. Le démon sauta alors du comptoir et avant de toucher le sol, c’était devenu autre chose. Sa silhouette était élancée, les cheveux attachés dans le dos par une tresse, les pieds ne ressemblaient pas à des pieds mais plutôt des boules. Maintenant, sa taille était celle d’un humain classique. A la place des mains se trouvaient deux lames aiguisées. La chose n’avait pas d’yeux, juste une bouche qui lança quelques paroles. -Echappez-moi si vous le pouvez. C’est votre seule chance de survie. Les bandits ne se le firent pas dire deux fois. Ils détalèrent comme des lapins, aucun d’eux n’avait jamais vraiment affronté une chose pareille. Cette gamine, c’était une créature sortant tout droit des histoires pour faire peur aux gosses, une légende. Après cinq minutes de délai, la créature avança tout doucement, jusqu’à être sortie et commença à courir. Flairant ses victimes, elle courait à une vitesse phénoménale, tranchant chacun au niveau de l’estomac sans arrêter sa course. Trente seconde après, elle était de retour à l’auberge et reprit sa forme enfantine pour aller libérer les prisonniers.
Quand elle se retrouva seule avec Marc, elle lui expliqua ce qu’il s’était passé, tête baissée. -Je n’avais pas prévu que des bandits arrivent, j’étais allée voir à la fenêtre si le groupe que j’attends arrivait et quand je suis revenue, ils étaient là à dépouiller votre argent. -Mais comment t’en es-tu sortie ? Même les plus forts aventuriers d’ici n’ont pas pu leur résister. -Je ne suis pas une fille ordinaire. Je suis une waffle tuffle. -Une quoi ? -Vous nous appelez transformistes par ici. L’aubergiste la regarda interdit et reprit ses esprits -Eh bien ravi de t’avoir eu avec nous pour ce coup là. J’aurais pu finir sur la paille. -Je vous devais bien ça après tout ce que vous avez fait pour moi. -Et comment j’peux être sûr que tu n’étais pas avec eux ? J’t’ai entendu parler avec eux et ils ont rit. -Allez voir la caisse, tout l’argent y est. Après la vérification, Marc regarda la jeune fille et lui demanda -Tu t’appelles comment ? -vous pouvez m’appeler Waffie. Enfin, retenez ce nom car il est temps que je parte. Mon épreuve ici est terminée et les autres ont changé leur route. -Bien, si tu le dis. Merci pour tout et bon voyage, je prierai pour ta sécurité et pour que tu retrouves tes amis. Waffie sourit alors et parti en faisant un signe de la main à son nouvel ami. Elle reprit enfin sa route et était décidée à rejoindre les inconnus qu’elle attendait.
- J’en ai trouvé une ! Ce cri avait retenti comme un coup de tonnerre dans le silence de l’aube. Le compagnon de celui qui avait crié se releva alors et courut vers son ami. -Montre-moi, je veux la voir. Le gnome qui avait fait la découverte tendit alors ses deux mains en avant. Dans celles-ci se trouvait une fleure d’un rouge intense et brillant. Sur ses pétales, certains endroits brillaient légèrement. - Euh…C’est quoi cette fleure ? Demanda-t-il. - Une rosée de Pétune. Une des fleure de la région. - … -Qu’est-ce qu’il y a ? - Tu es au courant que ce n’est pas ça qu’on cherche ? - Oui, je le sais bien mais pour un collectionneur tel que moi, c’est un ajout énorme à la collection. - Bon, content pour toi mais il nous reste toujours une perle à trouver. -Bien, trouvons ça. Les deux gnomes se remirent alors à la recherche de la perle tant convoitée.
Une semaine plus tard, ils n’avaient toujours rien trouvé, pas même un indice sur sa position. Ils allèrent de plus en plus loin, délaissant petit à petit leur contrée, le temps de trouver ce qu’ils cherchaient. Alors que la nuit tombait, ils voulurent se réfugier dans une auberge mais celle-ci affichait complet. Ils n’étaient apparemment pas les seuls à avoir eu cette idée. Découragés par l’idée de faire encore plus de kilomètres pour se reposer, ils décidèrent de coucher à la belle étoile. Au petit matin, les rayons du soleil les réveillèrent et ils repartirent à la recherche de la pierre mystérieuse. La mi-journée approchait quand le collectionneur de plantes se plaignit. - Dis, tu es sûr qu’elle existe cette perle ? - Je n’en sais rien mais si c’est le cas, il faut qu’on la trouve. - Mais j’en ai marre de chercher. Je ne suis même pas sûr qu’un jour on puisse rentrer en l’ayant trouvée. - Ne te décourage pas, aujourd’hui on la trouve et dans une semaine, on se racontera cette aventure au coin du feu. - Vous ne la trouverez pas ici. Au son d’une voix inconnue, les deux gnomes se tournèrent vers l’étranger qui venait de leur parler. Il était là, adossé à un arbre, les bras croisés et un pied contre le tronc. De longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules, cachant les attaches de sa cape rouge sur son armure. Il les regardait tour à tour, les jugeant de loin. Ils n’avaient pas l’air de savoir se débrouiller en mêlée ni même de savoir se défendre contre qui que ce soit. Le plus optimiste des deux prit alors la parole après un bref silence. - Et vous êtes ? - C’est votre guide, dit une voix féminine. Tous les regards se portèrent alors vers la personne qui venait d’arriver. C’était une jeune fille aux cheveux courts. Apparemment elle était du coin car elle ne portait aucun bagage ni aucune arme. - Et tu es ? Reprit le gnome. - Tututututut, on se présente d’abord avant de demander à une dame son identité. - Bon, moi c’est Caïd et lui, il pointa alors son ami herboriste, c’est Caïl. - Et toi ? Demanda la jeune fille à l’homme aux longs cheveux noirs. - Certains disent que je suis un vampire, d’autres me disent fantôme. Pour vous, ce sera Cénakis et je serai effectivement votre guide. Maintenant si cette jeune fille veut bien éclairer notre lanterne. - Appelez-moi Waffie. J’attendais de vous rencontrer.
Les deux gnomes observèrent les deux étrangers, se demandant ce qui allait se passer. - Comment vous saviez où nous trouver ? Demande Caïl. - Prophétie, répondirent les deux en chœur. - Que nous voulez-vous ? Reprit Caïd. - Vous accompagner et vous aider à trouver ce que vous cherchez. Répondit Waffie. - Pareil que la demoiselle, reprit l’homme. - Quelle prophétie ? Questionna Caïl. - Les dames d’abord, dit leur guide - Bon, autant que vous la connaissiez vous aussi. Par chez moi, une prophétie circule disant ceci : Quand le volcan reprendra vie, l’élue trouvera ses petits et leur lanterne. Avec eux, elle ira jusque dans les ténèbres et comprendra la vie. - C’est tout ? Nous ne sommes pas forcément ceux que vous cherchez. Dit alors Caïd. - C’est tout ce qui vous concerne. Normalement notre rencontre devait se faire dans une auberge mais je vous épargne ce passage. -Et ça signifie quoi ? -Je n’en sais pas plus que vous, certains points restent obscurs. Mais à notre guide de nous éclairer sur la raison de sa présence ici. Tous les regards se portèrent alors sur l’homme qui semblait avoir de l’expérience. D’abord un silence s’installa et il prit la parole après être sûr d’avoir l’attention de tout le monde. - Je n’ai eu vent de cette prophétie que par le sage de là d’où je viens. Je ne connais donc pas forcément tous les détails mais je vais vous dire ce qu’il m’a dit avant que je ne prenne la route. « Une perle cachée, une perle trouvée. Amène-les dans le noir infini et trouvez la perle. Deux jeunes la chercheront, un enfant la trouvera. La voie s’ouvrira, la sombre couverture s’ôtera. Après la peine, la joie. Après la douleur, le réconfort. Méritez la récompense ou la pelle du fossoyeur n’aura pas besoin de fouler la terre. » - Je crois deviner une certaine menace dans ces phrases. Réagit alors Waffie. - Hey, je ne m’engage pas dans quelque chose de dangereux moi ! - Calme toi Caïl, ce qu’ils disent c’est juste pour nous faire peur. Pour nous faire abandonner notre recherche. - Ce qui me perturbe, c’est que le sage ne m’a parlé que de deux enfants, là j’en vois trois Reprit Cénakis sans se soucier des inquiétudes des deux jeunes. - Un abandon ? Proposa la changeforme - ah non, on ne va pas retourner chez nous sans avoir trouvé la perle. Railla Caïd. Et Caïl vient avec moi, on va la trouver et on sera des héros. - Des héros ? C’est pour ça que vous voyagez ? Vous changerez bien vite d’avis en chemin. Et maintenant, ceux qui veulent trouver la pierre peuvent me suivre, ceux qui désirent repartir chez eux vous êtes libres de partir.
Sur ces dernières paroles, Cénakis, suivi des trois jeunes gens, rejoignit un chemin de terre peu fréquenté et avança vers l’est.
Deux jours plus tard, alors que le voyage se déroulait sans encombre, le groupe se reposa et fit un feu pour pique-niquer. Il n’était pas loin de vingt heures quand l’odeur du gibier fraichement chassé attira deux brigands. Ils restèrent cachés dans les fourrés, attendant le bon moment pour attaquer les trois enfants quand l’un d’eux sentit une main sur son épaule. Dans un sursaut, il se retourna et eut juste le temps de voir la pointe d’une épée devant ses yeux. Quand son compagnon vit le deuxième étalé au sol, il prit sa masse cloutée et s’avança férocement sur l’intrus. Il était grand, avait de longs cheveux noirs et tenait une épée comme un chevalier. Il était arrivé derrière eux sans faire le moindre bruit malgré les feuillages jonchant le sol. Le brigand, quant à lui, était chauve et avait une cicatrice à l’œil droit laissant transparaitre une certaine expérience. La masse s’abattit violemment au sol et Cénakis se posa doucement dessus. Son regard n’avait pas quitté le brigand, rien ne le distrayait de sa proie, pas même le groupe qui était arrivé, alerté par le bruit de la bataille. Quand ils furent là, le chauve tourna son regard vers les enfants et tomba à genoux avant de s’étaler face contre terre, inerte. Cénakis venait de lui planter sa lame dans le cou.
Il regarda alors ses compagnons et frottant son épée, il leur dit : - Vous pouvez retourner manger, je m’occupe de surveiller les alentours. Caïl et Caïd mirent un certain temps avant de se remettre de ce qu’ils venaient de voir. Waffie du les trainer jusqu’au feu de camp et se remit à manger. Quand le guide revint, Caïl et Caïd dormaient. - Tu sais te battre, avança Waffie. - Il faut bien quand on voyage comme je le fais. Sinon, ça ferait longtemps que je ne serais plus de ce monde. Mais les deux cadavres ne semblaient pas te perturber, c’est rare pour quelqu’un de ton âge. - Je suis plus vieille que ce que tu ne peux penser. J’en ai vu d’autres dans ma vie. - J’ai comme l’impression que tu ne nous a pas tout dit sur la raison de ta présence dans le groupe. Tu n’étais pas prévue dans la troupe, qui es-tu ? - Quelqu’un qui vous veux du bien. Et sois content que je sois avec vous plutôt que contre vous. Dit-elle en souriant. Au fait, tu sais où nous amener pour trouver la perle ? - Bien entendu, j’en connais la source mais je ne vous la dévoilerai pas avant d’être arrivés sur place. C’est une précaution que je prends pour éviter que quelqu’un surprenne nos propos. - Bonne initiative mais ne viens pas à mourir en chemin. - Ne t’inquiète pas pour moi.
Le groupe s’endormit alors et Cénakis les réveilla à l’aube. - Allez, debout là-dedans. On n’a pas tout notre temps, on doit arriver avant demain. Dans un concert de râles enfantins, les bagages furent repliés et les quatre aventuriers reprirent leur chemin. Deux heures plus tard, le ciel commença à s’assombrir, les nuages gris se firent de plus en plus menaçants et un orage éclata. La pluie tombait, raide, formant un rideau aquatique compacte. En moins de cinq minutes tout le monde fut trempé. Le groupe s’abrita alors dans une grotte que leur guide avait pu dénicher malgré le temps et se sécha un peu attendant que le temps s’améliore. Alors que les heures passèrent, Caïd et Caïl entreprirent d’explorer leur refuge. Plus ils s’avançaient, plus l’endroit se rétrécissait. Cénakis ne pourrait pas les suivre plus loin, ce qui était parfait pour eux. Ils étaient enfin libérés de cet adulte qui avait apparemment décidé de les tuer à la marche. Et puis, ils espéraient secrètement trouver une perle au fond. Quand ils parvinrent au bout du passage qui se rétrécissait, ils arrivèrent dans une énorme salle. La seule source de lumière était une torche allumée. La lueur de la flamme éclairait toute la pièce. Une table était dressée au milieu, avec douze chaises occupées par des statues. Elles étaient finement sculptées, comme si les gens avaient été pétrifiés en pleine réception. Sur la table, les aliments étaient aussi en pierre. La seule chose faisant du bruit était un léger frottement semblant venir de partout à la fois. Caïl se pencha alors vers Caïd et s’arrêta, il venait de voir quelque chose qui avait attiré son attention. Là, au milieu de la table, entre deux plats de pierre se trouvait un trésor. Une chose très rare, Quelque chose qui ferait de lui quelqu’un. Il s’avança alors instinctivement vers la chose et alors qu’il tendit la main pour l’attraper, un énorme animal écailleux surgit devant lui. L’animal semblait faire deux mètres de long, Sa bouche semblait dessiner un sourire alors que la gueule de l’animal était ouverte. Une rangée de dents toutes plus pointues les unes que les autres, des yeux jaunes sans pupille, des cornes assez longues pour transpercer deux personnes à la fois. Caïl eut alors le réflexe de faire deux pas en arrière mais il tomba à la renverse. Il ne bougeait plus, assis par terre, les deux paumes le soutenant, il regardait l’animal, comme s’il était hypnotisé par lui. Caïd avait beau lui dire de partir, Caïl ne cillait pas. La chose observa les deux intrus quand la voix de Waffie retentit. - Dégagez ! Caïl se releva alors et partit se réfugier dans un coin de la pièce avec Caïd. Waffie était désormais face à face avec le gardien des lieux. Elle restait là, à le regarder, sans peur. Lentement, elle tendit une main vers l’animal qui l’observait lui aussi. Patiemment, il observait la jeune fille. Elle s’avança alors tout aussi doucement, le serpent géant l’observait toujours sans bouger. Quand elle fut assez près, il lui sauta dessus la gueule grande ouverte mais à ce moment là, Waffie disparut et dans un nuage de fumée grise, le monstre disparut sans un bruit et Waffie réapparu couchée sur le sol. Caïd se précipita vers elle pour voir si tout allait bien tandis que Caïd arriva un peu plus tard. Ils attendirent que leur sauveuse se relève et furent soulagés quand elle ouvrit les yeux. - Ça va ? Demanda Caïl -Oui, tout va bien mais la prochaine fois, restez avec nous ou prévenez nous si vous vous éloignez. - C’était quoi ça ? - Une guivre. Un animal que l’on trouvait jadis sur notre terre. Je ne savais pas qu’il y en avait encore en vie. Normalement, elles avaient toutes été exterminées pour la sécurité des peuples. - Et…euh…toi, tu as fait comment pour t’en débarrasser ? - Je l’ai absorbée. - Absorbée ?! Dirent les deux en chœur. - Oui, absorbée mais bon, vous faisiez quoi ici ? - On cherchait une perle. - Bande d’idiots. Revenez, la pluie a cessé on doit repartir. - D’accord. Caïl et Caïd suivirent alors Waffie jusqu’à la sortie où ils retrouvèrent Cénakis et repartirent en chemin.
Contrairement à ce qu’ils avaient imaginés, Cénakis ne leur avait fait aucune remarque sur leur absence dans la grotte mais ils n’osèrent rien dire. Le silence qui se fit dans le groupe commençait à se faire pesant. Vers la mi-journée, le ciel s’assombrit à nouveau. Le guide s’arrêta alors et observa la couverture céleste. - On est arrivés à la limite. A partir de maintenant, vous feriez mieux de suivre mes conseils si vous voulez vraiment atteindre la perle que vous cherchez. - Bien, répondirent les deux jeunes garçons tête baissée. - Ça vaut aussi pour toi, dit-il en s’adressant à Waffie. - T’inquiète, je te les ai bien ramenés vivants non ? Je saurai m’en sortir dans le pire des cas. - Le pire des cas est devant nous. Vous avez vu le ciel s’assombrir ? - Et alors ? Demanda Waffie. - Bientôt il fera nuit ici. Une nuit sombre, sans lune, sans étoiles, sans lumières. Dans cette obscurité vous me suivrez. Il tendit alors un tube en verre à ses trois compagnons et en mit un à sa ceinture. Grâce à ça, vous pourrez savoir où je me situe et je saurai vous localiser. - Pourquoi tu nous donnes ça ? Questionna Caïd. - Pour que vous me suiviez tiens. Tu veux ta perle non ? - Oui. - Alors fais ce que je te dis et tu l’auras. Maintenant je dois vous prévenir. Vous avez sûrement entendu parler des noctars ? - Oui, répondirent les trois d’une seule voix. - Bien, c’est leur domaine à partir d’ici. Quand on sera dans le noir, on sera sûrement encerclés et suivis. Je vous conseille de rester sur vos gardes. Ce qu’on raconte sur leur furtivité est véridique. Personne ne les entend se déplacer, personne n’a le temps de réagir s’il vous saute dessus et s’ils ne veulent pas se faire voir, ils seront invisibles. Les affronter serait comme affronter une ombre alors évitez. Gardez en tête que je vous guide et ne relâchez pas votre attention. - Une minute, comment en sais-tu autant sur eux ? Demanda la jeune fille. - Je suis déjà venu ici il y a longtemps et je me suis fait avoir. Je pensais être seul et à ce moment là ils me sont tombés dessus et m’ont jeté dehors. Je n’avais rien à faire là pour eux et ils me l’ont bien fait comprendre. Maintenant allons-y et n’oubliez pas, restez derrière moi.
Une fois dans l’obscurité la plus totale, les tubes en verres se mirent à clignoter légèrement, comme en résonnance à un signal émis par celui de Cénakis. Le seul bruit que l’on entendait était les pas de la troupe, la respiration des membres et le cliquettement de l’armure du guide. Ils tournèrent comme pour éviter des obstacles mais personne ne pouvait distinguer quoi que ce soit dans ce brouillard noir. Cénakis s’arrêta alors et fit s’arrêter le groupe. - Voilà, nous y sommes, l’endroit où la perle salée va être découverte. C’est ici que mon travail de guide s’arrête. Si la prophétie est exacte l’un de vous la découvrira. Il parlait à vois haute, il ne se cachait pas ni ne cachait ses compagnons. De toute façon, là où ils en étaient ils avaient déjà été repérés depuis bien longtemps. - Une minute, comment connaissez-vous l’existence de la perle les deux jeunes ? Remarqua Waffie. - Ben c’est la légende de notre petite bourgade, répondit Caïd, pourquoi ? - Comme ça, elle dit quoi votre légende ? - Attendez, je sais comment voir dans le noir. Résonna la voix de Caïl. - Peut-on savoir comment ? Demanda Cénakis. - Dans la grotte, j’ai trouvé quelque chose que je comptais montrer une fois rentré mais ça peut être utile ici. - C’est quoi ton truc petit ? Insista le guide. - Je n’ai qu’à sortir la fleur d’orage que j’ai trouvée. - Malheureux, ne fait pas ça. Ne pense même pas essayer de sortir ta fleur, les noctars seraient sur toi en moins de trois secondes. - Mais pourquoi ? - Parce que vous devez trouver la perle dans le noir. Maintenant laisse parler Caïd sur votre légende, dit une voix féminine étrangère au groupe. - Qui est là ? Qui me connait ? - C’est une noctar, je vous avais dit qu’on serait vite repérés. Dis-nous ce que tu sais. Apparemment c’est aujourd’hui que vous l’aurez. - Alors voilà ce que dit la légende…ou prophétie, je ne sais plus trop avec vous. « Quand tu auras perdu ton chemin dans les ténèbres sans fin, fais tomber la perle salée. La voie du palais sombre s’ouvrira et ton but te sera révélé par la reine sans roi. » - « Trouvez le reflet des sentiments et ouvrez les portes. » Lança Waffie. Mais bien sûr, la perle salée, le reflet des sentiments. La perle salée c’est une larme. Maintenant il ne te reste qu’à pleurer pour que les portes de notre destin s’ouvrent. - Pas les portes de votre destin, les portes de mon palais. Entrez, tout s’éclairera. Reprit la voix inconnue.
Face au groupe, à l’étonnement général, de grandes portes s’ouvrirent laissant passer quelques rayons de lumière. Derrière eux ne se trouvait plus personne. Seuls les quatre compagnons étaient là, devant décider de ce qu’ils allaient faire. Finalement, ils entrèrent et arrivèrent bien vite dans une grande salle spacieuse. Au bout de la salle se trouvait un trône. Sur le trône se tenait une dame bien droite. - La reine sans roi, murmura Waffie. Elle présente bien pour une mortelle esseulée. - Silence ! Râla Cénakis. Garde tes commentaires pour toi dans les moments solennels. Ils ont prévu notre arrivée, notre départ d’ici n’est pas certain.
Quand ce fut enfin un lieu silencieux et que tout le monde se fut agenouillé, la reine se leva et dit : - Tu peux te lever Cénakis. Tu as bien mené les jeunes mais ta tâche n’est pas terminée. Les guider ici sans te faire prendre était difficile mais tu as réussi. Lève-toi Caïl. Ta collection de plantes va encore grandir, mais seulement si tu survis à la suite de ton périple. Tu as trouvé quelque chose que tout le monde t’enviera mais ne te laisse pas leurrer par tes soi-disant amis. Caïd, réfrène tes envies, tu n’es pas encore capable d’avoir tout ce que tu désires. Waffie, la créature des légendes. Lève-toi aussi, tu dois protéger les deux plus jeunes jusqu’au bout. Chacun de vous est ici parce qu’il faisait partie d’une seule et unique prophétie. Toutes commencent là-bas, toutes terminent ici. Notre peuple à avancé ses légendes à travers le monde il y a longtemps, préparant votre venue. Deux jeunes humains, une waffle tuffle et un noctar. - Quoi ? S’étonnèrent les deux humains et la fille. Cénakis un noctar ? - Oui, et c’est même mon champion. Il ne vous l’a pas dit parce que je lui ai demandé. Il vous accompagnera jusqu’au bout et vous devrez lui faire confiance. Gardez votre jugement pour vous. Vous devrez voyager au cœur d’un volcan et vous y subirez tous une épreuve. Force, endurance, volonté et intelligence. Quelqu’un vous y attend déjà, il vous guidera. Là s’arrêtent mes connaissances. A partir de là, vous ne devrez vous fier qu’à vous-même. Gardez à l’esprit que vous êtes tous ensemble. Tuffle ne travaille pas personnellement, explique l’absorption à tes alliés, explique ton utilité dans le groupe à Cénakis et pour votre réussite, ne vous battez pas entre vous.
Quand la reine eut finit de parler, le groupe sortit du palais et Waffie retenu Cénakis par le bras. - Vient par ici, je vais te dire pourquoi je vous accompagne, murmura-t-elle. Sans rien dire, le champion suivit la jeune fille dans les rues et ils trouvèrent un endroit à l’écart. - Explique-moi ce que tu devais me dire. J’ai senti depuis le début que tu n’étais pas normale mais si ma reine a décidé de te faire confiance alors je te fais confiance mais j’ai besoin de savoir qui tu es réellement pour la suite. - Très bien alors laisse-moi tout te raconter. Je suis une changeforme, je vous accompagne pour comprendre ce que signifie la prophétie de chez nous. En particulier la partie où elle parle du sens de la vie. J’ai beau y réfléchir, je ne trouve aucun sens précis et encore moins la raison de le cacher au cœur d’un volcan. - Voilà ton épreuve, tu vas devoir comprendre le sens de ces paroles quand on sera arrivés. Ne te tracasse pas pour ça, pense d’abord à protéger les deux autres. Ils sont jeunes et n’ont aucune expérience. On doit tous ressortir de là en vie ou on y restera tous ensemble. Même si tu en viens à comprendre le sens que tu cherches, il ne te servira à rien si tu meurs juste après. - Tu as sans doute raison mais il reste une chose que je dois te demander. - Quoi donc ? - Pourquoi autant de dévotion envers ta reine ? - Parce qu’elle le mérite. Elle est bonne pour son peuple, elle pense d’abord aux autres avant sa personne. Le palais qu’elle a, si elle le pouvait elle en ferait un bâtiment pour accueillir les gens dans le besoin. Elle a beau être la personne la plus influente dans la nuit, elle reste quelqu’un du peuple. So savoir, elle le dispense aux autres sans demander quoi que ce soit en échange, elle le fait parce qu’elle veut que tout le monde soit éduqué de manière convenable. Elle assure la pérennité du peuple et elle le ferait encore si le monde venait à périr tout autour. Elle se battrait pour un inconnu pour peu qu’elle aie vu la bonté en lui. - Je vois, tu l’admires beaucoup. - Oui, c’est pour ça que je suis devenu son champion. Depuis tout petit je veux être à son service et maintenant me voilà devenu le membre le plus éminent de toute sa caste. - Peut-être même plus que ce que tu ne laisse entrevoir. - C’est défendu. Je mourrais pour elle, pour qu’elle puisse continuer à faire évoluer notre peuple vers les sommets. Si quelqu’un peut faire avancer un peuple, c’est bien elle.
Le lendemain, les quatre aventuriers prirent la route pour un nouveau jour. Ils repartirent vers l’est et arrivèrent bientôt dans une région montagneuse. Le sol était rocailleux, vestige du temps passé. Au loin, différentes montagnes se dessinaient. Plus le groupe s’en approchait, plus l’air devenait lourd. Il faisait de plus en plus chaud et ils respirèrent de moins en moins bien. Une odeur de souffre montait aux narines. Caïd et Caïl commencèrent à tituber, manquant de trébucher à chaque pas. Soutenus par Waffie, ils arrivèrent sains et saufs dans une caverne au pied d’une des montagnes géantes. Ils restèrent là, attendant que leurs compagnons se rétablissent. Alors que Caïl terminait de se remettre, Cénakis partit plus avant dans la grotte, visiblement intrigué par quelque chose. D’un signe de la main il demanda aux autres de rester en arrière. Quand il revint, il avait le sourire aux lèvres. - Venez, dit-il en faisant un geste de la main. J’ai trouvé quelque chose de très intéressant. Les autres se regardèrent interdits par un tel débordement d’énergie chez lui. De tous les jours passés ensemble, ils ne l’avaient jamais vu afficher une telle joie. Habituellement, ses réactions restaient très platoniques, à la limite du type sans réactions. Ici, c’était différent. Ils le voyaient maintenant comme un enfant qui avait envie d’explorer. Ne voulant pas le vexer, ils le suivirent tous trois. Dehors, une tempête de cendres arriva au moment même ou le groupe se mi !t en marche. Soulagés d’avoir échappé à ça, les trois plus jeunes continuèrent de suivre leur guide. Apparemment, il sortait beaucoup plus que les autres noctars car il connaissait chaque région qu’ils avaient traversée et semblait aussi connaitre celle-ci. Quand Cénakis s’arrêta devant un mur de pierre, les trois autres s’étonnèrent. - Pourquoi tu nous as fait venir jusqu’ici ? Demanda Caïd - Silence, regardez la roche. Chacun se pencha alors en avant et observa ce que pointait le doigt du champion. Un cercle parfait était tracé, au milieu était dessiné un point sombre sur un caillou ressortant un peu. Juste en dessous du cercle était gravé en quelques symboles étranges quelque chose d’illisible. Quand Waffie vit les inscriptions, ses yeux ne quittèrent pas les symboles. Après cinq minutes de grand silence, la changeforme se redressa et dit aux autres : - Il faut appuyer sur le point central. C’est ce que disent les symboles. - Tu es sûre ? Questionna Cénakis. - Certaine, j’ai appris ce langage il y a longtemps mais une waffle tuffle n’oublie jamais rien. J’ai bien plus d’ancienneté que ça. - Alors à toi l’honneur, rétorqua Caïd. Ainsi s’il se passe un truc bizarre ce n’est pas nous qui le prendront dans la tête. Cénakis appuya alors sans se poser de questions et le mur devant eux se leva dans un frottement rocheux qui retenti dans toute la caverne. Derrière la pierre se trouvait un homme en costume noir.
-Bienvenus chers visiteurs, dit l’homme en costume d’une voix suave. Permettez-moi de me présenter. Je me prénomme Isaphan et je serai votre guide jusqu’à notre Maître. Il s’inclina alors et tendit le bras vers le passage derrière lui come pour inviter les quatre compagnons à entrer. Cénakis entra, main sur la garde de son épée et vérifia les alentours. - Vous pouvez venir, lança-t-il à ses amis. Il n’y a personne d’autre. Les trois enfants entrèrent alors et le mur redescendit. - Ne vous en faites pas, vous ressortirez par ailleurs, dit Isaphan avant de prendre les devants. Il avait la peau d’albâtre, les yeux rouges et une démarche de domestique expérimenté. - Vous devez vous demander où vous êtes, mon rôle est de vous le faire savoir et de vous montrer que ce n’est pas forcément ce que les gens imaginent. Ici, vous êtes à l’intérieur de l’Orénoque. Le volcan qui jadis sortait des orques comme une mère accouche d’un petit. L’intérieur de ce cratère est fait de tunnels de pierre résistants à la chaleur écrasante de l’extérieur et du magma bouillonnant au dessus de nos têtes. N’ayez crainte, ça ne risque rien…ou du moins, rien pour le moment. N’essayez pas de vous enfuir par le dessus, vous seriez morts avant d’avoir pu sentir les langues de flamme vous lécher le corps. Vous n’êtes pas les premiers à venir. Il y a bien longtemps, un groupe d’humains téméraires vint ici pour stopper la venue des enfants de l’Orénoque mais aucun d’eux ne revint jamais. Ils furent découpés pour certains, brûlés pour d’autres tandis que les derniers durent se mettre au travail pour le Maître. - Qui est ce Maître dont vous nous parlez ? Demanda le chevalier. - Vous connaitrez son identité s’il le veut bien. Ne le vexez pas, ne le fâchez pas ou vous ne verriez plus jamais la lumière du jour ou de la nuit. - Sinon quoi ? Intervint Waffie. - J’allais justement y venir. Isaphan fit alors coulisser une porte de pierre. - Bienvenus à Al tannûr, dit-il tout en s’inclinant révérencieusement. Nous appelons cet endroit « le four », je vous laisse deviner pourquoi. Tout en prononçant sa dernière phrase, il s’ôta du chemin pour que les nouveaux venus puissent comprendre parfaitement d’où venait cette dénomination. Au loin, l’air tremblait, tout était rendu flou par la chaleur émanant du sol, les bâtiments étaient taillés dans la roche elle-même. Malgré la chaleur oppressante, les gens travaillaient tous d’arrache-pied. Aucun des individus ne s’arrêtait ne fut-ce que pour boire ou se reposer un peu, ils travaillaient, creusant la roche pour faire de nouvelles habitations. De temps en temps, une colonne de feu s’élevait au milieu de la place et les ouvriers échangeaient alors leurs postes. L’odeur de souffre agressait les narines du groupe tout autant que l’air les étouffait. Caïd ainsi que Caïl s’évanouirent sous la chaleur. Le guide blafard se repositionna face à eux et leur fit signe de faire demi-tour. Curieusement, l’atmosphère ne semblait pas avoir de prise sur lui. - Pourquoi construire des habitations dans un tel endroit ? Demanda Waffie quand ils furent dehors. - Pour rien, répondit le guide en haussant les épaules. C’est la punition de ceux qui fâchent le Maître. Pour les plus embêtants, le sort est différent. Pire encore que celui là. - Et quel est leur sort à eux ? Questionna Cénakis. - Ne froissez pas le Maître, c’est tout ce que je vous conseille. Vu la réaction de vos deux amis dans le four, il est dans leur intérêt tout autant que dans le vôtre de ne rien faire de stupide. Ils empruntèrent alors un escalier en colimaçon menant au cœur des ténèbres rougeoyantes.
Une fois en bas, le guide remonta après avoir salué la pièce noire dans laquelle ils étaient arrivés. - On fait quoi maintenant ? Interrogea Caïl. - Silence, on est face au Maître j’imagine. Répondit Cénakis. J’observe quelqu’un sur un siège de pierre tout au fond et vu la réaction du blanc-bec là-haut, ça m’étonnerait fort que ce ne soit qu’un sous-fifre. - Blanc-bec…Et c’est lui qui dit ça, repartit Waffie. La salle s’illumina alors au fur et à mesure. Des torches placées sur les parois du volcan s’allumèrent tour à tour et bientôt, le grand patron fut visible de tous. - Alors, expliquez-moi pourquoi vous êtes là. La voix du Maître était forte et caverneuse, elle retentissait sur les parois et semblait venir de partout à la fois. - Je veux comprendre pourquoi je dois comprendre la vie ici. - Et vous ? - Ben…on a été trainés ici on ne sait pas pourquoi, répondirent Caïl et Caïd. - Et toi ? - Je suis là pour l’aider à comprendre ce qu’elle veut. - Alors comme ça vous voulez comprendre la vie chère amie ? - Exactement. Expliquez-moi tout et on s’en va sans vous déranger d’avantage. - On ne donne pas d’ordre au seigneur Wurm. - Wurm ?! Reprit Waffie. - Quoi, tu connais ce monstre ? Demanda Caïl. - Ce nom me dit quelque chose oui…Mais ça remonte à loin. - D’abord, c’est seigneur Wurm, ensuite je ne suis pas un monstre mais un seigneur et enfin, je ne suis pas vieux. Cracha le Mâitre alors que ses poings se refermèrent sur les accoudoirs de son trône. Vous avez ignoré mon titre, vous m’avez insulté et vous osez encore me demander le sens de la vie ? Jamais. Vous allez devoir m’affronter. Choisissez votre représentant, s’il gagne, vous pouvez repartir, s’il perd direction Al tannûr. Le groupe observa alors le seigneur Wurm et se concerta. Après de longues minutes de discussion, il s’avéra que c’était Waffie qui fut choisie pour les représenter. - Euh excusez-moi mais c’est quel genre d’épreuve ? Demanda Waffie avant de commencer. - Un duel. Le bras gauche du Maître commença alors à se déformer et une énorme bête en sortit. Elle ressemblait traits pour traits à celle que Waffie avait fait disparaitre dans la grotte alors qu’ils s’abritaient de la pluie. Les deux enfants furent alors confiants, ils savaient qu’il suffisait à Waffie de faire son nuage de fumée pour en finir mais à leur grande surprise, elle n’en fit rien. Elle observait l’animal, tournant autour sans la lâcher du regard. L’animal bondit enfin vers la fille qui se transforma alors en monstre bleu avec deux lames à la place des mains. Elle esquiva l’attaque de la bête et lui planta l’une des lames dans la queue. Après cela, la guivre eut la tête coupée avant même que les spectateurs ne puissent comprendre ce qui était arrivé. Waffie était redevenue la petite fille qu’ils avaient toujours connue. Quand la changeforme reprit sa forme habituelle, la guivre disparu et le bras du Maître réapparu comme s’il ne s’était rien passé. Il se leva alors et son corps se couvrit d’écailles, ses yeux devinrent jaunes et des crocs lui poussèrent. Ses pieds disparurent et ses mains devinrent des pattes griffues. Ses sourcils poussèrent jusqu’à en faire des cornes tordues assez longues pour empaler les quatre compagnons. Voyant ça, Caïl et Caïd s’évanouirent de peur tandis que Cénakis empoigna la garde de son épée. A ce moment, Waffie se retourna vers eux et fit un signe au chevalier lui indiquant de ne pas se mêler de ce combat. C’était sa lutte, sa vie et son but depuis le début, elle ne pouvait permettre à quelqu’un d’autre de s’octroyer la récompense promise. Cénakis décida alors à contrecœur de ne pas intervenir et installa les deux humains contre un mur de la pièce. Tout en faisant cela, il ne perdait pas de vue ce qu’il se passait au centre de la salle. A sa grande surprise, Waffie sourit. - Un changeforme ? Bien, je vois que je vais devoir y aller à fond alors. - Vas-y, donne tout ce que tu as. J’attends de voir.
Elle commença alors à grandir, des écailles lui poussèrent sur le corps et bientôt, elle se retrouva comme le Maître. - Intéressant, je vois que tu as croisé une de mes amies. - Pourquoi, pourquoi faire revivre les guivres ? Elles vont à nouveau être chassées et exterminées. - Pas cette fois, j’ai personnellement donné naissance à la première qui elle-même a donné plusieurs œufs. Elles sont plus fortes, plus vives, plus silencieuses et plus mortelles qu’avant. Celles d’il y a cent ans n’étaient encore que des cobayes, je voulais voir ce qui n’allait pas mais maintenant elles sont parfaites. Une fois que je t’aurai achevée, tu deviendras une partie de moi et plus personne ne sera en mesure de les arrêter. - Cause toujours, je ne me soumettrai pas. Je vengerai mon peuple en te tuant et en exterminant toutes tes créations. Prépare-toi aberration de la nature. - Voyez-vous ça, elle est pareille que moi et elle ose me traiter d’aberration. - Silence. Waffie était au bord des larmes, sans réfléchir elle fonça sur son adversaire qui esquiva sans problèmes et lui mit un coup de griffes dans le dos. Elle tomba alors à genoux et poussa un cri de douleur. Les larmes commencèrent à ruisseler le long de ses joues et ses yeux se fermèrent seuls. Se remémorant l’enjeu plus important que ses attentes, elle se releva et se retourna vers son adversaire. Derrière lui se trouvait Cénakis prêt à intervenir mais elle le calma en tendant la main. - Ceci est mon combat, laisse-moi le terminer avant de faire quoi que ce soit, lui dit-elle. Le seigneur Wurm rit alors bruyamment et se remit en position de combat. - Viens gamine, donne tout ce que tu as, lui dit-il en souriant sadiquement.
Waffie fonça alors sur lui et, au moment de frapper, se transforma. Son corps devint tout noir, des brèches se formèrent petit à petit, ses cheveux devinrent des langues de flammes rougeoyantes et ses poings s’embrasèrent d’un coup. Son poing de feu atteignit le Maître dans l’abdomen et il se plia de douleur. Ses mains recouvrirent l’endroit où il avait reçu le coup mais quand il les enleva, une trace de brûlure s’était formée. Son sourire agaçant disparu pour laisser la place à une grimace déformant son visage. Fou de colère, il se releva et ses griffes brillèrent d’un éclat mauve tandis qu’elles firent sortir des volutes de fumée violettes. Il attaqua alors Waffie avec une force qu’il n’avait pas encore utilisée mais au moment où elle recevait le coup, son bras était fait de métal pour la protéger. Malgré cela, les trois griffes avaient légèrement fissuré cette nouvelle forme. Avant qu’il ne puisse enlever sa main, la changeforme utilisa son autre bras devenu épée pour lui couper les bras.
Le seigneur tomba à terre, agonisant de douleur mais il se remit à sourire. - J’ai gagné depuis longtemps ce combat. Contrairement à toi, je ne suis pas un changeforme, je suis un homme-guivre, leur seigneur et maître. La guivre que tu as absorbée était de ma lignée. Tu penses avoir gagné ? Malheureuse, chaque coup que je t’ai porté était chargé en poison mortel. Jamais je ne tolèrerai que quelqu’un m’ayant combattu sorte d’ici indemne…ou même en vie. Lança-t-il avant de mourir sur place. Au moment où il expirait son dernier souffle, Waffie tomba au sol, engourdie de partout, elle reprit sa forme de petite fille n’ayant plus assez de forces pour garder la dernière prise. Cénakis courut alors vers elle et tenta d’absorber le poison qu’elle avait reçu. Elle posa alors sa main sur celle de son compagnon et lui sourit. - Va-t-en, laisse moi ici. - Non, jamais je n’abandonnerai une amie dans ta position. - Sortez, retrouvez votre peuple. Il y a longtemps que j’ai perdu le mien, maintenant je m’apprête à les rejoindre. Accorde-moi ce dernier souhait, je vais enfin les rejoindre après les avoir vengés. Cénakis baissa alors la tête et murmura - Je ne t’oublierai pas. Merci de nous avoir aidés jusqu’ici. Vas en paix, je te retrouverai quand je ne serai plus. Après cela, Waffie cessa de respirer et Cénakis s’en alla avec caïd et Caïl après avoir creusé une tombe pour leur amie. Le retour fut long et triste, ils se taisaient tous les trois. Chaque minute passant était une minute de silence en l’honneur de celle qui s’était sacrifiée pour eux.
Quatre mois plus tard, Cénakis était rentré chez lui, depuis la mort de Waffie, il refusa de partir en mission, il restait seul pendant des heures dans la salle de réception du palais noctar. Un jour, la reine vint le voir. - Ne t’attriste pas plus mon ami, celle que tu pleurais n’a plus aucune raison d’être pleurée. Sors de ce deuil qui t’accable chaque jour et reprends goût à la vie. Ensemble vous avez ressorti une population de l’esclavage, vous avez annulé tout danger pesant sur ce monde, vit comme tu devrais vivre, vis en héros. - Mais comment ma reine ? Comment pourrais-je vivre sans cette culpabilité qui me ronge ? Je l’ai laissée mourir alors que j’aurais pu intervenir pour éviter ça. - Arrête de t’apitoyer, viens avec moi, je dois te montrer quelque chose. Cénakis suivi alors la reine et quand il vit ce qu’elle avait à lui montrer, il reprit goût à la vie. Plus tard, il se maria avec celle qui l’avait sortit du chagrin et devint roi des noctars. Ensemble, ils bâtirent un puissant empire et devinrent un peuple très bien placé sur l’échelle du marchandage. Leurs secrets de couture, leur art du bâtiment, ils donnèrent presque tout. La seule chose qu’ils gardèrent, c’était le secret du linuum soyeux, le seul tissu qui ne faisait aucun bruit. La décision du roi était sans appel, il ne voulait pas que ce tissu tombe entre de mauvaises mains et tout son peuple l’approuva.
Ailleurs, Caïl était devenu quelqu’un de réputé pour ses travaux en herboristerie, seul Caïd restait à l’écart de tout le monde. Il observait de loin son ami devenir une sommité scientifique. Il pensait encore à la perle qu’ils voulaient trouver, une larme, il était encore sous le choc. Ça n’avait aucune valeur mais pourtant il l’avait cherchée comme un trésor inestimable. Un jour, il entendit derrière lui une voix féminine, une voix qu’il ne connaissait pas. Pourtant, cette femme lui parlait. - Allez Caïd, lève-toi et retourne toi. Il se retourna et observa celle qui était là. Elle devait mesurer un mètre quatre-vingt et avait de longs cheveux blonds tombant en boucles. Sur sa main droite était dessinée une rose perdant ses pétales au vent. - Si vous cherchez l’expert en plantes, ce n’est pas moi, c’est lui là-bas. Il pointa alors Caïl. - Ce n’est pas lui que je suis venu voir, c’est toi. Tu es bien parti à la recherche de la perle salée non ? - Oui, mais vous perdrez votre temps si vous la cherchez vous aussi. C’est juste une larme. - Je sais, dit-elle en souriant. Je voulais juste te dire quelque chose à ce propos. - Allez-y, je vous écoute. - tu pensais que c’était une perle comme un trésor non ? - Et alors ? Ce n’est pas un crime. - Oh non, loin de là. En fait, tu étais comme tout le monde, tu ne voulais voir que la richesse matérielle de la chose, les sentiments n’avaient pas d’importance à tes yeux. Maintenant tu es prêt à entendre ce que j’ai à te dire. Dans ce monde, il n’y a pas que les richesses matérielles, il y a des choses qui valent beaucoup plus. Tellement plus qu’au bout du compte, elles n’ont aucune valeur. On ne peut les acheter, ce sont des choses comme la liberté, l’expérience et les sentiments. Si tu as la force de montrer tes sentiments, tu y gagneras. Tu as encore de longues journées devant toi, une larme n’est pas forcément le symbole de la tristesse, on peut aussi les verser lors des évènements heureux et c’est ce qui fait qu’elles sont quelque chose d’unique. Elles ne durent qu’un moment, on veut les garder pour soi mais quand on les laisse partir, on se sent beaucoup mieux. Profites des années que tu as devant toi, vit non pas pour les choses, mais pour toi. Arrête de te mentir et tu seras bien plus riche que ceux qui s’imaginent tout avoir. Quand elle eut fini son discours, elle s’en alla en faisant un signe de la main tatouée. - Au fait, lança-t-elle sans se retourner, ton amie Waffie a survécu, elle devrait sûrement venir te saluer un de ces quatre.
Caïd la regarda partir au loin, laissant les mots de l’inconnue lui envahir l’esprit avant de sourire et de retourner voir comment allait Caïl.
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